Lundi 11/03 : Nocebo (fin) / Principes scientifiques / Surinterprétation

Exemple avec les ondes électromagnétiques

Note : Pour expliquer rapidement : les ondes électromagnétiques ont des longueurs d’onde qui peuvent aller de 0,000000000001 m au km. Plus la longueur d’onde est petite, plus l’onde est énergétique et peut potentiellement causer des cancers en sortant des électrons de leurs orbites. Les premières ondes dangereuses sont les UV, puis les rayons X et les rayons gamma. La lumière visible est composée d’ondes électromagnétiques et les couleurs que nous voyons correspondent à des longueurs d’onde différentes. Puis les IR sont moins énergétiques, puis les micro-ondes et les ondes radio. Donc, la lumière visible fait plus de « mal » que les ondes de téléphones, du wifi ou de la radio !

La sensibilité électromagnétique serait une maladie dans laquelle une personne déclare souffrir de symptômes qui selon elle sont causés et aggravés par des champs ou des ondes électromagnétiques.

Les électrosensibles se plaignent de maux de tête, de fatigue, de troubles de la vision et de douleurs cardiaques et accusent les ondes des fours à micro-ondes, antennes relais, WIFI, téléphones portables. Des associations de se sont même créées.

Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), aucune des études menées jusqu’à présent ne permet de relier les symptômes décris par les « malades » à l’exposition aux champs magnétiques.

En 2009 plusieurs habitants d’un quartier ont porté plainte contre Orange pour demander le démontage d’antennes relais, responsables selon eux de troubles du sommeil et de saignements de nez. Sauf que les antennes en question n’avaient toujours pas été activées au moment de la plainte.

Le nouveau compteur électrique Linky est également pointé de doigt. En cause, les ondes électromagnétiques dégagées par Linky qui seraient dangereuses pour la santé, un risque scandé aujourd’hui par de nombreuses associations. Or, le compteur respecte toutes les normes en vigueur et Linky n’émet pas plus d’ondes qu’une télévision en veille ou qu’un grille-pain.

Il y a une ville où le wifi est interdit (pour ne pas perturber les télescopes) et 40 personnes (en 2015) s’y sont rendues pour ne pas être entourées d’ondes.

Le pouvoir du cerveau sur nos sensations. Exemples avec l’alcool.

Dans une autre expérience, on a divisé des gens en quatre groupes à qui on a proposé des boissons.

Groupe 1 : On leur a dit que les boissons étaient alcoolisées et elles l’étaient.

Groupe 2 : On leur a dit que les boissons étaient alcoolisées mais elles ne l’étaient pas.

Groupe 3 : On leur a dit que les boissons n’étaient pas alcoolisées mais elles l’étaient.

Groupe 4 : On leur a dit que les boissons n’étaient pas alcoolisées et elles ne l’étaient pas.

Les gens devaient ensuite écrire un petit discours et passer de lire devant un public.

Voici les notes moyennes qu’ils se sont attribuées. Est-ce que le fait d’avoir bu de l’alcool nous rend meilleur orateur ? Non car ils ont aussi demandé au public de noter les prestations et il n’y a pas eu de différence entre les notes.

L’histoire du chien de Pavlov

Dans les années 1890, Pavlov a fait une expérience. Pendant plusieurs repas, il faisait sonner une clochette avant de nourrir son chien. Après plusieurs semaines, le chien se mettait à saliver rien qu’au son de la clochette. L’anticipation de la viande était suffisante pour activer cette réaction. Le chien était conditionné. L’effet placebo est similaire.

Attention à ce que le cerveau peut nous faire sentir, voir, entendre, etc.

Principes scientifiques

En absence de preuves ou de résultats significatifs, on privilégiera l’hypothèse la plus probable, qu’on appelle « hypothèse nulle ». Ici, ce serait que la personne n’a pas de don. C’est le rasoir d’Ockham : Quand on ne sait pas, toujours retenir l’hypothèse la plus plausible, la moins farfelue.

On appelle ça le principe de parcimonie : expliquer un phénomène avec le minimum de causes.

Exemple : Si un élève n’est pas là demain, je vais plutôt penser soit que le bus a du retard (si on est la première heure de cours et qu’il y a d’autres absents), soit qu’il est simplement malade. Je ne vais pas imaginer qu’il a déménagé au Chili, ou qu’il s’est fait enlever par les aliens.

Etudier qu’une chose à la fois. Plus on étudie de phénomènes en parallèle, plus on a de chances de trouver un résultat au-delà du seuil pour l’un d’entre eux.

Exemple : On teste la voyante sur plusieurs critères : savoir s’il y a de l’eau dans un verre, trouver la couleur d’une carte tirée, prédire le résultat d’un lancer de dé (pair ou impair), de pièce, savoir si un tableau est de
face ou de dos, savoir si une lampe est éteinte ou allumée…

Plus on teste de critères, plus on a de chances que l’un d’entre eux soit au-dessus du seuil et que la voyante se dise « mon don, c’est les cartes ! » alors que c’est normal de trouver un résultat significatif pour un des critères.

Pour être valable, une expérience scientifique, doit être précisément décrite pour qu’elle puisse être reproduite. Une expérience qui ne peut pas être reproduite n’est pas scientifique et il est donc difficile de lui accorder du crédit. Quelqu’un qui assure ressentir de l’énergie dans les crop circles, c’est une expérience personnelle qu’on ne peut pas reproduire, donc on peut l’ignorer. Un témoignage n’est pas une preuve.

Une hypothèse qui ne peut pas être testée n’est pas valable. Exemple : l’hypothèse du dernierjeudisme. Ça ne veut pas dire qu’elle est forcément fausse. Mais, comme on ne peut pas la tester, il n’y a pas de raison de la considérer sérieusement.

Ce qui est annoncé sans preuve, peut être rejeté directement. Exemple : Chez moi j’ai un chien qui parle.
Des résultats extraordinaires nécessitent des preuves plus qu’ordinaires (il faudra un seuil plus élevé).

Quelques mots à propos de la surinterprétation

Pourquoi notre cerveau a tendance à surinterpréter les phénomènes naturels, à voir des choses là où il n’y a rien ou là où c’est normal d’en avoir, juste par hasard ?

On peut supposer que c’est un avantage évolutif : il vaut mieux voir un danger là où il n’y a rien et fuir pour rien que ne pas voir un danger, ne pas fuir et se faire tuer. Donc on peut imaginer que ceux qui repéraient plus les phénomènes naturels (présents ou non) ont survécu et ont donc passé ce trait de caractère à leur descendance.

Maintenant, il faut faire attention car ça nous fait tomber dans des pièges : nous fait croire en de fausses hypothèses (aliens, visages de Mars, …). On a tendance à s’emballer alors que souvent l’explication est toute bête.

Pour le visage de Mars, on voit un visage car notre cerveau est extrêmement efficace pour reconnaître un visage. Notre espèce est très sociale et reconnaître et savoir lire un visage est à la base de nos interactions. C’est d’ailleurs sûrement pour ça qu’on a inventé les smileys : car ça nous manquait de ne pas voir l’expression de la personne à qui on parle. Du coup, notre cerveau reconnaît des visages même quand il n’y en a pas. Ce phénomène est un cas de paréidolie. + Exemples de paréidolie sur Ecosia Images.

Téléphones et cancer ?          https://www.youtube.com/watch?v=ju2kcMzALkc

Impact des ondes sur le corps ? https://www.youtube.com/watch?v=MIq16OeLL_E

Ville sans wifi              https://www.theguardian.com/technology/2015/jun/21/the-town-that-banned-wi-fi

Orange et Linky          http://www.lasantepublique.fr/effet-nocebo-quand-le-mental-rend-malade/

Scienceétonnante (alcool)     https://www.youtube.com/watch?v=YhEFWFs6BJs&t=582s

Pavolv             https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Pavlov